Numérique inclusif responsable et durable

Aider et inclure tous les élèves par un numérique citoyen, durable et responsable

Nous utilisons les logiciels libres comme levier afin d’acculturer les élèves et l’ensemble de la communauté éducative au numérique dans toute sa diversité. Il s’agit d’offrir à chacun et chacune des possibilités équitables d’apprentissage, d’accès et de participation à la vie culturelle.
En particulier :

  • Inclure tous les élèves en s’attaquant à la fracture numérique.
  • Renforcer la diversité des usages et assurer la continuité pédagogique.
  • Maîtriser l’outil informatique plutôt que le subir, former des citoyens conscients des enjeux en capacité de s’émanciper.
  • Favoriser le développement durable dans une logique innovante de sobriété.
  • Faire de notre établissement un exemple innovant et inspirant pour d’autres structures.

Contact : romain.debailleul@ac-lille.fr
Consulter le retour d’expérience mis à jour en avril 2024.
Consulter le protocole de reconditionnement de PCs 100% logiciels libres.


Un projet à plusieurs composantes

  • Au sein du lycée des PCs sous GNU/Linux pour diversifier les usages, maîtriser l’outil informatique plutôt que le subir, former des élèves en capacité de s’émanciper. Il s’agit d’utiliser un numérique émancipateur et non aliénant.
  • Initiation d’un cercle vertueux des élèves vers les élèves : nos lycéen(ne)s reconditionnent des machines récupérées auprès de partenaires pour équiper les élèves en demande et des écoles primaires. Nous continuons de contacter les entreprises pour partenariat. Notre but est d’étendre ce dispositif vers d’autres établissements.

Médias : appréhender le projet NIRD rapidement avec des articles

Libre à vous : podcast projet #NIRD

Interview de Pascal et Romain à partir de 10:00.

Dispositif de reconditionnement sous logiciels libres : un cercle vertueux des élèves vers les élèves

Dispositif et remise de PCs portables des élèves vers les élèves (visuel : Shirley Mickolajczack).

État des lieux

Dans un état des lieux où quasiment 100 % des PCs en établissement tournent sous Windows, diversifier les usages des élèves avec l’intégration de quelques machines sous un OS libre, efficace et disponible pour tous ne fait plus débat. En particulier, les leviers qu’offrent ces logiciels libres pour lutter contre la fracture numérique sont précieux.
Et utiliser un système Linux grand public ne demande tout compte fait que peu de connaissances spécifiques ; pas plus, en tout cas, qu’il n’en faut pour bien utiliser Windows.

Les arguments techniques ou de formation souvent opposés ne tiennent pas la route, nous en avons d’ailleurs fait la preuve par l’usage. D’une part, la question de l’utilisation de logiciels précis pour préparer les élèves au monde du travail reste inqualifiable : elle est complètement hors de propos à ce niveau d’apprentissage. D’autre part, les logiciels libres que nous utilisons sont d’une qualité indéniable, utilisés par des entreprises, des ministères, des administrations ou encore la gendarmerie nationale.

Ce dernier point dénote -au mieux- d’une méconnaissance du rôle de l’école.
En outre, notre objectif n’est en aucun cas d’opposer l’utilisation des logiciels entre eux, libres ou propriétaires : ces deux types de logiciels sont proposés au lycée, les deux approches sont réalisées et expliquées en classe.

[…]la mission de l’école est de donner aux apprenants les moyens de devenir membres de communautés d’usagers, capables en tant que tels de choisir et de transformer l’offre technologique en la mettant en perspective.

« Les élèves, entre cahiers et claviers » par Louise Merzeau et Hélène Mulot

Une tendance donnée par l’institution mais …


Cela s’inscrit dans la ligne de la stratégie du numérique pour l’éducation 2023-2027 du ministère de l’Éducation nationale.

« Développer les compétences numériques des élèves, c’est-à-dire, d’abord, leur enseigner la citoyenneté numérique, en développant l’esprit critique et renforçant l‘éducation aux médias et à l’information ; ensuite, leur transmettre un socle de compétences numériques renforcées.»

Stratégie du numérique pour l’éducation 2023-2027

Les propositions des états généraux du numérique ne laissent plus place au doute: nous devons faire évoluer nos pratiques auprès de nos élèves vers le XXIème siècle.
Les lois Lemaire de 2016, circulaire Castex, rapports Bothorel et Latombe publiés en 2020 et 2021 confirment tous l’orientation à prendre.

«Nous souhaitons un numérique qui s’appuie sur un certain nombre de grandes valeurs, sur une culture commune que sont le partage, la mutualisation, la collaboration. Tous ces grands principes, toutes ces grandes valeurs sont évidemment à 200 % compatibles avec la notion de Libre éducatif»

M. Audran Le Baron, Directeur du numérique pour l’éducation

En janvier 2022, Madame Amélie de MONTCHALIN, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques a relayé ces intentions lors de son discours de présentation de solutions numériques européennes en affirmant que le développement du numérique passe aussi par le soutien au logiciel libre et aux communs numériques, véritables leviers pour construire notre souveraineté. me réjouis de constater que de

Le logiciel libre devrait être la règle, le logiciel propriétaire l’exception

(Rapport du député Philippe Latombe 2021)

Il faut cependant bien comprendre que toutes ces reconmmandations n’ont aucun caractère obligatoire.

Mise en oeuvre et objectifs

Réfléchir à la place du numérique en éducation : utiliser une technologie appropriée, raisonnée, choisie et non subie.

L’enseignement doit être associé à une prise de recul critique par rapport au numérique et à l’utilisation quotidienne d’objets numériques. ll peut et doit concerner d’autres disciplines au-delà de l’informatique au sens strict; les enjeux d’émancipation, d’écologie et de sobriété sont l’affaire de tous. En un mot, il devient nécessaire de développer une culture numérique durable.

Par la mise en place de matériel équipé en logiciels libres, nous pouvons assurer la continuité pédagogique et renforcer la diversité des usages dans une logique innovante de sobriété numérique.
Cette logique intégrée avec succès au sein de l’établissement en proposant ces mêmes logiciels inclusifs est une solution moderne, pérenne et peu coûteuse : le caractère disponible, gratuit et respectueux des données permet d’enseigner la sobriété numérique, la diversité, l’indépendance aux modèles dominants tout en réduisant la fracture numérique.

Dispositif sous logiciels libres : école primaire et second degré.
Primtux ou Linux Mint / Raspberry Pi 400 intégrés au réseau pédagogique KWARTZ

Cette démarche innovante testée avec succès sur les machines de l’établissement est proche des besoins de nos élèves. Ils la trouvent en avance, moderne par les thèmes mis en jeu : sobriété, diversité et émancipation.
Ces notions s’accordent parfaitement avec les axes d’excellence inclusive du projet académique 2022-2025 de l’académie de Lille lancé par Madame Cabuil, notre Rectrice.

Le faible coût et la garantie de maintenance de ces logiciels permettent de tirer toutes les potentialités des outils numériques pour une école inclusive et véritablement engagée pour l’égalité des chances, aucune licence ne sera à renouveler. Une continuité pédagogique solide est ainsi assurée pour une école plus résiliente, non soumise aux contraintes de licence, de traçage des données et d’enfermement chez un géant du numérique étranger.

Emprunter une voie responsable. Le manchot Tux est l’emblème du système Gnu/Linux.



Les pages suivantes documentent le dispositif dans sa globalité :

Il est important de poursuivre cette diversification sur d’autres postes dans l’établissement. L’étape suivante consiste à poursuivre la phase de test avec des utilisateurs choisis.
A court terme, ce type de projet doit être officialisé car il est nécessaire que chaque intervenant apporte de l’aide.

La mise en place de solutions matérielles ciblées pour les familles en difficulté peut être généralisée. Cela ne doit cependant pas être une systématisation d’achat de matériel pour ces familles dont on sait qu’elle est inefficace et coûteuse écologiquement.

Réduire la fracture numérique ne signifie pas sur-équiper toutes les familles en matériel.

De façon pragmatique, avec du soutien et quelques moyens, chaque établissement aura une approche du numérique éducatif exemplaire et inspirante, centrée sur les besoins de ses utilisateurs, renforçant l’ autonomie culturelle et la diversité des usages.

Les logiciels libres mettent en avant la notion de bien commun et permettent l’émancipation de chacun, dans la droite lignée de la mission de l’enseignement : former des citoyens responsables et conscients.

Ressources éducatives libres (REL)

L’ensemble des ressources de ce projet : documentation mais aussi cours, TP ainsi que les intentions et stratégies pédagogiques, sont partagées gratuitement sous licence CC BY-SA 4.0 afin de fournir des Ressources Educatives Libres (en abrégé, REL) comme communs numériques. Le but est de permettre à toutes et tous, de pouvoir accéder à des contenus pédagogiques, de les adapter en fonction des besoins spécifiques des élèves et de les ajuster pour répondre aux différents styles d’apprentissage et aux niveaux de compétence de vos élèves.

Le terme REL désigne des matériels d’enseignement, d’apprentissage et de recherche sur tout support, numérique ou autre, existant dans le domaine public, ou publié sous une licence ouverte permettant l’accès, l’utilisation, l’adaptation et la redistribution gratuits par d’autres, sans restrictions ou avec des restrictions limitées.

Détail du projet

Les avantages de ces logiciels sont utilisés sur les machines du lycée, sur celles reconditionnées à destination de nos élèves non équipés et sur les mini-pc Raspberry pi également remis à nos élèves.

Former des élèves en capacité de s’émanciper

Cet extrait des EGN résume bien la situation:

« La crise sanitaire a mis en évidence les rapports de force qui structurent le marché mondial de l’Education. Face à la domination des GAFAM et à la stratégie offensive de certains pays, la France se doit de promouvoir son modèle éducatif et sa filière numérique. »

En effet, comment promouvoir un modèle éducatif affranchi de la domination des GAFAM si chaque machine qu’utilisent nos élèves fonctionne dès l’allumage avec Microsoft Windows et ses logiciels « maison » préinstallés, créant ainsi l’habitude et donc la dépendance au coeur même du système ?
L’usage du pack Microsoft OFFICE souvent offert aux enseignants et parfois aux élèves est injustifiable à ce niveau d’apprentissage.

La liberté de choix est un critère plus important que toute gratuité consentie par une entreprise.
Nous souhaitons un numérique émancipateur et non aliénant.

Maîtriser l’outil informatique plutôt que de le subir

Il ne s’agit pas ici de critiquer la qualité des solutions ni leur prix. Les logiciels libres que nous utilisons sont pourtant de grande qualité. Le sujet de notre préoccupation est l’enfermement quasi systématique des utilisateurs dans des écosystèmes fermés, contrôlés par les éditeurs.

L’enjeu est de stopper le lobbying effréné des GAFAM en direction des écoles et des élèves, vus comme des futurs consommateurs à rendre captifs.

Le libre ne peut plus être vu comme une excentricité mais comme un atout, parfois plus économique que les solutions propriétaires, pour retrouver une indépendance numérique.

Sobriété numérique

Cette maîtrise de l’outil est une partie de la solution au coût de nos pratiques numériques. Cette question devenue incontournable se pose et nous devons y réfléchir.

L’usage d’un système d’exploitation GNU/Linux plus léger qu’un OS Windows permettra de conserver plus longtemps nos machines et de recycler d’anciens PC. Nous ferons face efficacement à l’obsolescence programmée de certains logiciels.

Nos élèves recyclent de vieux PC fixes ou portables dormant dans les armoires ou rétrocédés par des entreprises en installant un système d’exploitation GNU/Linux. En outre, un Raspberry Pi4 consomme environ dix fois moins d’énergie pour fonctionner qu’un ordinateur classique.

Un Raspberry pi 400 consomme 10 fois moins qu’un PC classique.

Comme pour la culture numérique, l’éducation à la sobriété numérique n’est pas spontanée chez les digital natives et s’effectue en repensant la posture des enseignants.

Vers une éducation à la sobriété numérique

 

Implantation du poste de travail

Une attention particulière est portée à l’implantation du poste de travail, trop souvent négligée : hauteur des écran, du siége, souris ergonomique, orientation du bureau etc.

Voir le dossier travail sur écran de l’INRS.


Liens utiles:

Quelques sources pour le projet

Vidéos et documentaires

Réfléchir avant de changer d’ordinateur portable:

Acheter du matériel d’occasion ou trouver un support payant: